Les jeux du
crépuscule

Créée en 2022, le spectacle Les jeux du crépuscule est une œuvre chorégraphique innervée du vécu d’artistes impliqué.es dans le projet Mouvement de passage depuis 2014. C’est une œuvre-témoin intime et festive qui transcende les mémoires physiques, sensorielles et émotives de chacun·e des artistes pour poser les questions essentielles ayant émergé de cette expérience transformatrice.

Mêlant danse, récit et théâtre documentaire, l’œuvre réinvente nos rapports au vieillissement et à la maladie par un portrait pluriel issu du foisonnement invisible d’inconnus réunis dans la danse.

« C’est à notre propre fragilité intérieure que revient la responsabilité de ré-enchanter le monde. »

Le spectacle d’une durée de 75 minutes met en scène six interprètes en danse et une musicienne. Les jeux du crépuscule ont été présentés à Danse-Cité et Tangente, la maison de la culture de Rosemont-La Petite-Patrie, la maison de la culture de Pointe-aux-Trembles, au centre culturel de Notre-Dame-de-Grâce, au théâtre Alphonse-Desjardins et au Marché des arts Desjardins. Prochaine date: 26 juillet 2025 au Festival Furies en Gaspésie.

extraits de l'oeuvre

*

extraits de l'oeuvre *

Un homme était alité. J’ai tendu mes bras vers lui. L’homme a pris appui sur moi, et s’est levé pour m’accompagner dans un long duo. Il m’a confié que c’était la première fois qu’il dansait avec un autre homme.

Georges-Nicolas Tremblay

Chambre 307. Une dame dans son lit, courbée. Elle écrit, vêtue de sa robe couleur pêche avec des motifs de fleurs. Il y a trois sacs à ses pieds, trois sacs remplis de papier. Elle écrit des chansons, 2 par jour, 500 depuis son arrivée. La dame dit : « C’est important d’avoir des projets. »

Isabelle Poirier

On longe un mur, puis une fenêtre qui donne sur l’autoroute 40. On contourne le lit, le lavabo, la salle de bain. Elle me fait un tour guidé du territoire. Ces mètres carrés, c’est son petit village, l’entièreté de son monde à elle.

Lucy May

Petite dans sa chambre, elle m’attend. Elle s’est mise sur son 36. Je suis un peu timide dans mes jeans. Elle porte un pantalon gris avec de fines lignes rouges, un pull vert émeraude couleur de l’année 2013, selon le nuancier Pantone. Bouclée à la perfection, son rouge à lèvre est rouge. Elle répond d’un oui enjoué, franc, chantant, qu’elle désire me recevoir. Au dessus de son lit, une peinture attire mon attention: deux perroquets face à face. La toile est signée Jacqueline. Sur la commode, il y a une photo de son mari, un grand gaillard qui a fière allure avec son nœud papillon. J’en déduis que les deux perroquets, ce sont eux.

J’ai tout de suite vu son amour du détail, sa volonté de mettre de la couleur dans sa vie. Je lui confie que j’aime prendre soin de mes tenues. Elle me tape sur l’épaule : «De coquette à coquette, on se comprend». Je me suis reconnue en elle, et Jacqueline le savait depuis le début de la danse.

Julie Tymchuk

Dans les médias

« Ariane Boulet a peaufiné un bijou aussi touchant que drôle, aussi triste qu’empreint de lumière. Presque comme un théâtre-documentaire, dans lequel la danse, la musique et le chant deviennent liants. Tout de cette œuvre est d’une grande beauté, d'une grande sensibilité et d'une grande générosité. »
Yanik Comeau, Théâtralités

« Les jeux du crépuscule d’Ariane Boulet sont un événement à la fois émouvant, délicat, joyeux, sensible, intelligent et drôle. Il donne à observer et à ressentir de manière ouverte et réaliste l’univers finalement si riche et mystérieux du grand âge, de la perte d’autonomie et de la fin de vie. »
Sophie Jama, Pieuvre

« En plaçant la danse au service de l’humain, l’artiste nous invite à explorer ces passages obligés de l’existence, pour les adoucir et, peut-être, les réinventer. Il émane de l’œuvre d’Ariane Boulet une bienveillance et une tendresse touchantes, un profond respect pour les aînés rencontrés et leurs vies si riches. Ils nous offrent un récit qu’on savoure doucement et qui nous fait tantôt rire à gorge déployée, tantôt s’essuyer une larme furtive sur la joue. Si la chorégraphie nous émeut autant, c’est aussi parce qu’elle nous confronte à notre propre fragilité, au caractère inéluctable de la maladie et de la mort. »
Karine Tessier, Fragments urbains

Crédits

Photos: 1) Sandra Lynn Bélanger 2) David Wong 3) David Wong 4) Emily Gan 5) Emily Gan 6) Sandra Lynn Bélanger 7) David Wong

Directrice artistique et créatrice
| Ariane Boulet
Directrice musicale et compositrice | Marie Vallée
Interprètes-créateurs.trices | Audrey Bergeron, Joannie Douville, Lucy May, Isabelle Poirier, David Rancourt, Georges-Nicolas Tremblay, Julie Tymchuk
Conceptrice de l’éclairages et scénographe | Audrée Lewka
Conceptrice des costumes | Julie Tymchuk
Concepteur des paysages sonores | Tom Demers
Vidéaste | Robin Pineda-Gould
Oeils extérieurs | Nicolas Filion, Sophie Michaud, Sarah-Ève Grant
Sonorisateur | Guy Fortin
Médiatrice et psychologue | Florence Vinit
Poète et médecin psychiatre | Ouanessa Younsi
Chercheure en technologies de la conscience et de la présence 
| Stefanie Blain Moraes
Guidance d’atelier | Marco Pronovost
Artiste visuelle | Marie-Hélène Bellavance
Producteurs | Le Radeau, Théâtre Hector-Charland et Danse-Cité
Distribution | FÔVE diffusion
Résidences de création | Pôle Territoire Danse, en collaboration avec le Musée d’art de Joliette, Le Centre culturel Desjardins, Le Carrefour culturel de Notre-Dame-des-Prairies et Diffusion Hector-Charland, Espace le vrai monde?, Maison de la culture Rosemont Petite-Patrie, CCOV, Studio 303
Soutien financier | Conseil des arts du Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts de Montréal